La question comment faire ses besoins en plein air est récurrente. Sujet qui peut parfois être gênant pour certaines personnes, il se doit d’être traité pour savoir comment agir une fois sur le terrain. Bien gérer les déchets humains contribue à en favoriser la décomposition, à protéger les sources d’eau contre la contamination, à prévenir les mauvaises surprises pour ceux qui pourraient les croiser et à limiter la transmission de maladies en réduisant l’exposition des humains et des animaux aux agents pathogènes contenus dans les excréments (Sans trace Canada, 2025). Comme les aventures en plein air n’offrent pas toujours des installations sanitaires, le trou sanitaire est la technique la plus connue pour gérer les déchets humains.
Comme le sol est gelé et que le trou sanitaire ne peut pas être creusé, les excréments humains doivent être transportés avec soi. Bien que l’on imagine qu’ils seront compostés ou dégradés avec la fonte des neiges, les enfouir dans la neige n’est pas une option valable. Lors de la venue du printemps et de la fonte des neiges, les agents pathogènes demeurent actifs et peuvent être visibles et entrainés vers les rivières et les lacs, ce qui est nuisible aux sources d’eau, à la faune et à la flore.
L’urine a moins d’impact sur l’environnement que les matières fécales. Toutefois, il est important d’uriner à 60 mètres d’une source d’eau et de rapporter le papier hygiénique souillé avec soi.
Les règles sont un point important à considérer en ce qui concerne l’hygiène féminine en plein air. Pour savoir comment bien gérer vos menstruations, consultez notre article complet Menstruations en plein air : comment gérer vos règles?
Se laver à même un cours d’eau en utilisant du savon biodégradable n’est malheureusement pas une option. Même si le savon est biodégradable, il est conçu pour être dilué dans l’eau d’un récipient (et non d’une source d’eau entière) et absorbé ensuite par la végétation. Toutefois, il faut les utiliser en très petites quantités, car ils peuvent tout de même nuire à l’environnement. Il est important de vérifier la véracité des certifications des produits biodégradables qui sont utilisés. Certaines d’entre elles peuvent être trompeuses.
Si vous transportez un réchaud de camping, vous pouvez réchauffer l’eau et ensuite y verser un peu de savon. Un peu d’eau chaude peut assurément apporter un peu de réconfort après une longue journée de sport.
Le brossage de dents doit également être réalisé à 60 mètres d’une source d’eau pour ne pas lui nuire. L’utilisation d’un dentifrice biodégradable en petite quantité est recommandée. Une fois les dents brossées, le dentifrice peut être recraché à grands jets à travers la végétation pour que le sol puisse le filtrer. Non ce ne sera pas élégant, mais oui c’est la meilleure option pour Dame nature!
Après une bonne bouffe en plein air au bord du feu de camp, c’est l’heure de la vaisselle! Si votre campement est situé en nature, loin des installations sanitaires, laver la vaisselle nécessite quelques étapes supplémentaires. La vaisselle doit toujours être réalisée à 60 mètres des sources d’eau afin de s’assurer de ne pas y déverser de savon.
Sans trace Canada le confirme: il faut rapporter tout ce qu’on a apporté! Prévoir des sacs en quantité suffisante pour tous les types de déchets, mais aussi réfléchir à des repas et des collations qui en génèrent peu. L’important est de bien planifier et être prêt côté espace et logistique à tout rapporter avec vous. Bruler les déchets n’est pas une option pour s’en débarrasser. De plus, tous les types de déchets, même alimentaires, sont nuisibles à la faune et la flore. Les animaux pourraient s’étouffer avec les emballages en plus de s’exposer à certains contaminants.
Le feu de camp peut être attrayant pour y bruler toutes sortes de choses. Toutefois, le feu n’est pas une poubelle, ni un évier à ciel ouvert. L’endroit dédié au feu de camp doit donc seulement servir à y réaliser un feu! Il n’est pas recommandé d’y bruler des déchets, de la nourriture ou d’y cracher le dentifrice. Bien qu’il y ait une combustion, les odeurs peuvent persister et les animaux seront donc attiré vers elles.
En somme, comme dans toutes aventures, les mots d’ordre sont la planification et l’information. Si vous êtes informés et planifiez de façon plus précise vos escapades en plein air, vous développerez une logistique d’hygiène qui vous sera utile dans différents types de sortie sportive. De plus, si des installations sanitaires sont à votre disposition, utilisez-les! Avec le nombre croissant d’adeptes de plein air, il est primordial de limiter notre impact sur l’environnement et ses écosystèmes.
Pour plus d’informations sur les principes du Sans trace, consultez les ressources éducatives de Sans trace Canada ainsi que de l’organisme De ville en forêt.